Jerome Alonzo

Dans un entretien lundi à L'Equipe et au Parisien,
Jérôme Alonzo, la doublure de Mickaël Landreau au Paris-SG témoigne de
sa frustration - il n'a pas joué en match officiel depuis quatorze mois
- et évoque son avenir après la fin de son contrat dans la capitale, en
juin prochain. Fidéle au PSG depuis sept saisons, le gardien de 35 ans (Photo L'Equipe) se verrait bien relever «un dernier challenge en L2 ou à l'étranger».

Sans une minute en match officiel depuis le 25 octobre 2006 (en Coupe de la Ligue contre Lyon), Alonzo reconnaît qu'il «souffre énormement»
de son statut de doublure permanente. En Coupe de la Ligue comme en
Coupe de France, Paul Le Guen a opté pour la permanence en titularisant
son gardien n°1, Mickaël Landreau. «Pas de chance, philosophe Alonzo, je tombe sur un des rares entraîneurs de France qui mise sur la stabilité».
Vexé par la réflexion d'un membre du club selon lequel il se
satisferait de sa situation, il lâche son éternel sourire et s'emporte
: «Si une personne peut dire que je suis heureux de ça, c'est
qu'elle ne connaît rien au foot et qu'elle ne me connaît pas du tout !»

«Hors de question d'arrêter»
A la question de savoir s'il compte profiter du mercato pour partir, Jérôme Alonzo a cette réponse : «Demain, si Middlesbrough m'appelle et me propose un contrat de deux ans et demi, c'est clair que j'irai voir Paul et Alain (Cayzac). Mais
si je dois rester jusqu'en mai, le coach sait que je suis prêt à jouer,
au cas ou Mickaël aurait une gastro un jour, par exemple.» «Mon rêve, enchaine-t-il, c'est
de m'occuper des jeunes gardiens ici. C'est encore possible à la
condition que je puisse aller jouer deux ans encore. Car il hors de
question d'arrêter en juin. Parfois, ça me fait flipper : qui va
vouloir d'un mec de 35 ans qui n'aura pas joué depuis dix-huit mois ?
Mais je suis confiant. Un dernier challenge en L2 ou à l'étranger, ça
m'irait.»

"Je ne suis pas amer"


Jérôme Alonzo va probablement tirer sa révérence au PSG samedi soir à l'issue de la finale de coupe de France. Arrivé en 2001 au club sans ne l'avoir jamais quitté, même momentanément, le ''taulier'' a tenu une conférence de presse aujourd'hui avant un déjeuner avec les partenaires du club. Morceaux choisis. «Ici, rien n'est comme ailleurs. On n'a pas d'interlocuteur, on m'a dit d'attendre jusqu'à mercredi ou jeudi prochain. J'ai un match important à faire samedi soir mais j'ai envie de redevenir un peu égoïste et penser à ma carrière. J'ai quatre clubs (en France) qui attendent et je ne vais pas les faire attendre longtemps. Moi, je suis de la veille école, j'aime bien savoir où je vais jouer avant de partir en vacances. Mon désir est de rester au PSG mais à force de le dire, on va croire que je réclame un poste et puis s'il n'y a qu'à moi que ça fait plaisir de rester...».

A 35 ans, Alonzo confie que depuis le maintien, le vestiaire n'est plus le même. «Les gars parlent tactique, qui va être sur Grosso, est-ce qu'on va jouer en 4-4-2, des trucs qu'on n'entendait pas avant et forcément je me sens concerné !! Oui, l'ambiance a changé, on est décontractés, ce serait malhonnête de dire le contraire mais on va faite le travail jusqu'au bout ».

Quant à l'adversaire du PSG, Jérôme Alonzo n'a jamais caché que l'OL n'était pas sa tasse de thé mais l'intéressé tient à préciser les choses. «C'est l'entité que je ne porte pas dans mon coeur mais sinon, les joueurs sont sympas. Franchement, j'aime beaucoup Coupet, Govou, Juninho : ce sont des mecs sympas. Ils sont meilleurs que nous, ils sont plus forts les uns que les autres et Lyon est une grande équipe. Mais quand tu rentres dans le stade et que tu vois la coupe sur le terrain, si tu n'as pas envie de la gagner alors il faut que tu arrêtes le foot et que ce soit Lyon ou un autre adversaire, tu y vas !».

Sur l'ensemble de sa carrière au PSG, Alonzo jette un regard lucide. «Je fais ce métier depuis 20 ans et je ne suis pas amer de ce qui m'arrive. Si j'étais malheureux au PSG, je serais parti au mercato. La coupe de France, c'est tombé à un moment où l'équipe avait besoin de souffler. J'aime bien arriver quand on ne m'attend pas. J'ai fait 4 matches et je suis invaincu !».