Bernard Mendy

« J’encaisse tout »



Après une saison terrible avec le PSG comme dans la vie privée, Bernard Mendy semble imperméable à tout ce que l’on peut dire sur lui. Les critiques auraient même tendance à le rendre plus fort.

Bernard Mendy, quel regard portez-vous sur vos performances individuelles en ce début de saison ?
Je ne sais pas. C’est à vous de me le dire. Moi, je fais mes matchs. C’est tout. Le reste ne m’appartient pas.

Tout ce que vous avez vécu la saison dernière fait-il de vous aujourd’hui un homme plus fort et prêt à tout affronter ?
Ça oui. De toute façon, au niveau du mental, je suis costaud. Je sais d’où je viens. Certes, j’ai connu beaucoup de soucis dus dans un premier temps à la saison et ensuite au décès de mon père puis au fait que les supporters m’aient pris à partie, mais j’ai su inverser la tendance. Et comme je dis toujours, ce qui ne me tue pas me rend plus fort.

Vos problèmes sur le plan familial de l’année dernière vous permettent-ils aujourd’hui d’être immunisé contre tout problème sportif proprement dit ?
Oui, car ce n’est pas dramatique. Le plus important est d’avoir la santé, le reste c’est secondaire. Maintenant, le PSG est ma deuxième famille, donc quand l’équipe perd, je suis toujours un peu frustré. Ce que j’ai vécu la saison dernière fait partie des aléas de la vie d’un footballeur, donc aujourd’hui je ne me prends plus la tête.

Comment dans cette période plus que délicate avez-vous fait pour garder autant de choses en vous au point de ne péter les plombs qu’une seule fois ?
Parce que c’est mon métier et que j’ai la tête sur les épaules. Je garde tout en moi, que cela soit au niveau de ma famille ou du foot. J’encaisse tout. Et je préfère tout encaisser plutôt que de péter un cable. Certes, je l’ai fait une fois, mais j’aurais très bien pu le faire d’autres fois. C’est aussi ce qui prouve ma mentalité.

« Avec l’accumulation, j’ai fini par craquer »

Tout de même, par rapport à tout ce que vous avez traversé, un bras d’honneur c’est…
(Il coupe). C’est une aiguille dans une botte de foin (rires). C’est bien. Je suis humain. Comme l’est aussi Zidane, qui a pété un câble en finale de la Coupe du monde contre l’Italie en mettant un coup de boule à Materazzi. Tout le monde en aurait fait autant. Moi, j’ai fait ce bras d’honneur car sur le moment je ne comprenais pas. Et avec l’accumulation et encore l’accumulation, j’ai fini par craquer. Il fallait que ça sorte. C’est sorti et voilà. Maintenant, je suis bien.

Sentiez-vous que vous alliez finir par sortir de vos gonds ?
Oui, je sentais que ça allait venir. Sur le coup, je n’avais pas compris. Même les dirigeants n’avaient pas compris. Mais bon…

A l’instar de votre ami, Edouard Cissé, avez-vous songé à quitter le club à l’issue de la saison dernière ?
Oui, c’est clair que sur le moment j’avais envie de partir. Mais je suis bien à Paris et j’ai ma famille à côté. Après, je ne sais pas ce que l’avenir me réserve. Nous ne sommes que du bétail. Pour en revenir à Edouard, les dirigeants ont eu le transfert qu’ils voulaient et lui, le salaire qu’il voulait, sinon il serait resté.

Vous concernant, il y a de la prolongation dans l’air. Mais pour l’instant, vous n’êtes pas séduit par les offres de vos dirigeants. C’est bien ça ?
Paris m’a proposé une prolongation de deux années plus une autre en option. Et contrairement à ce que j’ai lu, il n’a jamais été question d’une baisse de moitié de mon salaire. Je ne vais pas entrer dans les détails, mais ce n’est pas du tout ça. Le PSG m’a proposé un premier contrat, je l’ai refusé. J’ai également refusé le suivant et nous en sommes là. Nous allons nous revoir, j’attends que le président revienne me voir. Ma réponse viendra du terrain. Depuis le début de la saison, ça va. Ceara est arrivé mais ça ne me dérange pas. Au contraire, ça m’évite de me reposer sur mes lauriers.

« Quand mes centres arriveront, je serai bien »

Vous n’avez donc pas accueilli l’arrivée de ce nouveau latéral droit comme une embûche de plus sur votre chemin ?
Non, pas du tout. De toute façon, il n’y a pas de n°1 ou de n°2. La concurrence est à tous les postes. Si tu n’es pas performant, tu sera remplacé c’est sûr, mais à partir du moment où tu l’es, il n’y a aucun problème.

On vous sent meilleur dans l’adversité comme c’est le cas actuellement. Est-ce vrai ?
Oui, mais c’est aussi une revanche sur moi-même. Les deux dernières saisons, ce qui me manquait c’est la régularité, même si j’ai été très bon en fin de saison dernière. Là je fais un bon début de saison, je suis constant et je dois continuer. Mais avant tout, il faut que je reproduise la même saison que celle où j’ai été en équipe de France (Ndlr : 2003-2004). A 26 ans, il faut que je sois plus mature, c’est tout.

Vous l’êtes puisque vous arrivez même à plaisanter aujourd’hui de vos fameux « centres au troisième poteau »…
Oui, car je sais que je centre au troisième poteau, c’est vrai. Mais je m’applique pour mieux mettre la balle et je travaille beaucoup à l’entraînement pour m’améliorer dans ce domaine. Le centre n’est pas une de mes grosses qualités. Quand mes centres arriveront, je serai bien. Maintenant, il ne faut pas oublier que je suis d’abord un défenseur. Si je peux apporter sur mon côté, je dois le faire, mais on me demande d’abord de bien défendre pour pouvoir attaquer, le reste ce ne sont que des détails.

« Confirmer au Parc »



Repositionné milieu droit face à Valenciennes, puis à Lorient, Bernard Mendy s’acclimate peu à peu à ce nouveau poste. Le latéral parisien savoure son retour dans le onze de départ et se prépare à affronter Metz, lanterne rouge de Ligue 1, mercredi soir au Parc des Princes. Un match à ne surtout pas prendre à la légère.

Au Camp des Loges, le lundi 21 janvier

PSG.FR -. Bernard, quel sera l’objectif mercredi soir face à Metz ?
Bernard Mendy : « Nous restons sur deux victoires au Parc et un revers à l’extérieur, nous souhaitons donc confirmer nos derniers bons résultats à domicile avec nos supporters. Il nous faut ces trois points, donc l’objectif sera évidemment de gagner pour nous relancer dans ce championnat. Nous sommes sous pression, mais moins qu’il y a quelques semaines. Nous aurons toutefois besoin du public, comme lors des derniers matches. »


PSG.FR -. La force de Metz sera-t-elle justement de venir sans pression au Parc ?
Bernard Mendy : « Même s’ils ont perdu contre Monaco ce week-end (1-4), les Messins ont apparemment réalisé une bonne prestation. Ils vont venir au Parc sans pression, mais ce sera à nous de les prendre à la gorge dès la première seconde de jeu et non pas attendre la deuxième période comme à Lorient. »

PSG.FR -. Depuis deux matches tu évolues milieu droit. Comment te sens-tu à ce poste ?
Bernard Mendy : « Plus jeune, j’ai déjà évolué à ce poste. Maintenant, je réponds aux besoins de l’équipe qui priment sur mes choix personnels. Contre Valenciennes, cela s’était bien passé (avec une passe décisive à la clé, ndlr), de même qu’en deuxième période face à Lorient. Pour le moment, je me sens bien. Je peux dédoubler avec Cearà, qui est aussi capable d’évoluer milieu droit. A nous de confirmer. Le principal, c’est de retrouver du temps de jeu, de réintégrer le groupe et de jouer avec mes partenaires. »

PSG.FR -. Ce retour dans le onze de départ te donne-t-il envie de poursuive l’aventure avec le PSG au-delà du mois de juin ?
Bernard Mendy : « Rester au PSG a toujours été mon souhait. Maintenant, je ne suis pas le seul à décider. »

Bernard Mendy a marquer aujourd'hui face à Manchester United en lobant Van Der Sar. Mais ca n'a pas permi à son équipe de l'emporter, Hull City a perdu 4-3.